La climatisation utilise un effet électrocalorique (image symbolique)
Un nouveau système de refroidissement basé sur l’effet électrocalorique rend les systèmes de climatisation nettement plus efficaces et respectueux de l’environnement.
Belvaux (Luxembourg). Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), environ un cinquième de la production mondiale d’électricité est actuellement utilisée pour la climatisation et d’autres systèmes de refroidissement. Dans les décennies à venir, cette proportion pourrait augmenter considérablement car les systèmes de climatisation devraient doubler d’ici 2040.
Les systèmes actuels sont basés sur la compression de vapeur et peuvent difficilement être optimisés car les limites thermodynamiques sont déjà presque atteintes. Un autre problème est que cette technologie provoque du bruit et des émissions nocives pour le climat.
Des systèmes de climatisation efficaces et respectueux de l’environnement
Les chercheurs du Luxembourg Institute of Science and Technology (LIST) dirigés par Emmanuel Defay travaillent depuis longtemps sur des systèmes de refroidissement plus respectueux de l’environnement et plus économes en énergie. Selon une publication dans la revue Science, les scientifiques ont réalisé une percée qui pourrait révolutionner les futurs systèmes de refroidissement.
Dans un article de la revue Nature, les chercheurs expliquent que le système utilise ce qu’on appelle l’effet électrocalorique. C’est un phénomène dans lequel un champ électrique dans un matériau entraîne un changement réversible de température.
Les condensateurs en céramique provoquent un effet de refroidissement
Dans le système LIST, l’effet électrocalorique agit sur le champ électrique des condensateurs céramiques. Il en résulte des changements de température qui déclenchent le refroidissement souhaité.
« La solution que nous proposons implique un ensemble de condensateurs multicouches empilés dans un tube rempli de liquide connecté électriquement. Le liquide circule entre les condensateurs, créant un gradient de température.
À l’avenir, cette technologie pourrait remplacer les compresseurs conventionnels et les fluides polluants des climatiseurs et réfrigérateurs actuels, les rendant ainsi nettement plus économes en énergie et respectueux de l’environnement. Les chercheurs travaillent actuellement avec diverses entreprises sur l’application pratique de la technologie.
« Même si nous accomplissons déjà des progrès tangibles, nous travaillons continuellement à améliorer la maturité et la praticité de notre technologie. L’objectif ultime est d’offrir une alternative viable et durable aux solutions de refroidissement actuelles.
Science, est ce que je : 10.1126/science.adi5477
Nature, est ce que je : 10.1038/d41586-023-03595-1